Le réveil est beaucoup plus rapide que prévu. La veille, on m’a fait visiter la maison. Car oui, le couple mixte franco-berbère est doté d’une grande hospitalité. Ainsi, je dispose de tous le premier étage pour m’installer. Une salle de bain, une grande chambre, une cuisine, et d’autres salles tout aussi vastes organisent cette demeure. Ce petit chez moi me semble particulièrement grand et acquiert un large potentiel quant à la possibilité de personnalisation de celui-ci. Pour l’affichage ? J’ai carte blanche, voilà qui promet ! Je me jure de ne pas reproduire le schéma de ma chambre en France…Je miserai sur l’authenticité et le respect des traditions.
Je découvre mon espace de travail, situé à côté du bureau de Marie-Aude, un bureau très convivial. Je m’y sens déjà très bien. Je suis consciente que c’est un critère important car je vais passer la plupart de mon temps à travailler au sein de cette environnement.
Mes missions de travail ? Elles sont sérieusement abordées. Il faut tout de même préciser que mon professeur nous a élaboré un planning plutôt chargé, il me faut beaucoup communiquer avec la société afin d’acquérir un maximum d’informations pertinentes. Cependant, nous parlons également du pays, des marocains, des anecdotes, des difficultés rencontrés…
Plus tard, j’apprends à préparer du thé vert, retirer mes babouches avant d’aller sur le tapis, goûter au pain berbère accompagné d’huile d’olive au déjeuner… L’immersion est COMPLETE !
Premiers pas à Ouarzazate
Direction le souk pour une visite guidée. Une débauche de couleurs, une accumulation de produits arrangés sur un comptoir, camouflant d’autres babouches, bijoux ou encore bocaux d’épices en désordre.
Dans la foule, beaucoup de dialectes différents. J’apprends plus tard que le dialecte arabe marocain, la darija, n’est pas parlé par toute la population et qu’il existe trois versions de berbères différentes.
Dans cette zone, c’est le tamazigh et surtout le tachelhit. Et puis, au loin, j’aperçois le stand de volaille : la cliente tend sa main afin de choisir un poulet, la marchande l’égorge sur la balance. N’oublions pas que ce processus garanti la fraîcheur de la volaille, ainsi la famille pourra la consommer dès le lendemain.
Travailer au Maroc
Plus tard, nous partons pour une agence de transport. Là bas, Ismaïl m’explique son activité, me montre également des photos de la région. Il insiste particulièrement sur les paysages de Tineghir. Je comprendrais plus tard qu’il a grandit là bas. Je constate que les individus du sud marocain attachent une très grande importance à leurs racines.
Nous avons rendez-vous dans son bureau pour rencontrer un jeune garçon cameraman à la recherche d’un travail. Fraîchement diplômé de l’école de cinéma d’Agadir, il souhaite réaliser des reportages vidéos pour des entreprises de la région. Malheureusement, nous ne poursuivrons pas l’entretien avec lui, car cet homme ne possède pas de matériel cinématographique. Nous ne pouvons donc pas l’aider, et prenons congé de façon amicale, en lui souhaitant évidemment bonne chance pour la suite.
Je réalise qu’il est tout aussi difficile de trouver un travail ici comme en France. La crise s’y est également installé, et même si nous sommes dans la capitale du cinéma marocain, les jeunes rencontrent beaucoup de difficultés à entrer dans la vie active.
Anecdotes touristiques
Ismaïl nous propose du thé, c’est une pratique commune ici, cela fait partie du processus d’accueil. Je fais connaissance avec les pâtisseries marocaines, et il me semble que nous venons de créer un lien très étroit pour longtemps …
Nous croisons plus loin Mohammed, un chauffeur auquel l’entreprise attribue régulièrement une famille afin qu’il la conduise à travers les différents circuits élaborés par l’agence.
Il nous raconte qu’il cherche une nouvelle technique pour nouer son chèche afin d’obturer ses oreilles. En effet, la famille qu’il suit en ce moment possède trois adolescents fans de musique particulièrement forte!
C’est toujours au chauffeur de s’adapter, que ce soit aux exigences du client allemand (qui peu importe le trafic, ne veut pas changer d’itinéraire), où le couple de retraités qui fait signer à la fin du séjour une certification de bons clients au chauffeur^^. Les anecdotes sont nombreuses, travailler dans le tourisme semble très loin de la monotonie. Et le plus souvent, les clients sont satisfaits. On m’explique que c’est l’avantage de travailler dans une petite agence, les relations sont beaucoup plus chaleureuses, certains clients reviennent régulièrement, voir deviennent des amis.
Connexion Internet…déjà des problèmes
Ce soir, je prends conscience que mon ordinateur rencontre des difficultés à se connecter au réseau wifi. Je ne pourrai pas vous expliquer par quel moyen l’homme berbère agit, mais il agit.
Moins d’une heure après la manifestation de cette difficulté auprès du mari de ma tutrice, un homme vint frapper à la porte et m’expliqua qu’il était envoyer pour régler le problème. Technicien en informatique ? Certainement pas, cet homme est professeur et passionné d’informatique. Ainsi, il dépanne les ordinateurs sur son temps libre. Après la réussite de son intervention, thé au romarin et tajine au bœuf s’imposent.
La communauté berbère tisse des liens très étroits avec sa famille, et tribu, peu importe la fraction. Il est normal d’aider son entourage, dans toutes les situations.
Je crois comprendre que les familles déjà très larges à la base – avoir une douzaine d’enfants ne choque pas - aident à cette solidarité.
Par exemple, on constate que l’oncle d’un enfant peut se voir financer les études de ce dernier et la famille prend en charge. Pourquoi tant de générosité ? Je crois comprendre que c’est une sorte d’échange de services, un transmission d’aides de générations en générations…
2 Comments
Bienvenue ! je suivrais avec interet la decouverte de notre pays :)
J’apprécie beaucoup de pouvoir suivre ta découverte de ce beau pays au jour le jour! Continue avec la même candeur. =]
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